Les troubles de la majorité des personnes proviennent d’un fonctionnement défectueux du cerveaux ou plus précisément d’un contrôle cérébral insuffisant, anormal. Il faut donc comprendre ce qu’est le contrôle cérébral, quels sont les troubles qui accompagnent son insuffisance et quels sont les moyens pour le rééduquer.

Le principe du Dc Vittoz est le contrôle cérébral.

Ce concept est basé sur la notion de dualité du cerveau.

Il y a le cerveau conscient et le cerveau inconscient, dont le défaut d’équilibre expliquerait certains dysfonctionnements (psychonévroses)

La personne veut une satisfaction immédiate, mais la raison est là pour faire patienter.

Le contrôle cérébral est une faculté inhérente à l’homme normal. C’est une faculté destinée à équilibrer le cerveau inconscient.

L’équilibre cérébral est normal lorsque chaque idée, impression, sensation, peut être contrôlée par la raison, le jugement, la volonté… c’est à dire qu’elle peut être jugée, modifiée ou écartée.

Cette faculté de contrôle aurait pour mission de mettre au point chaque idée, chaque sensation. Elle agirait comme un frein, un régulateur des fonctions psychologiques et même physiologiques du cerveau. Son action s’étend aussi bien tes qu’aux idées.

Chez l’Homme normal, le contrôle est automatique, en plus il se développe avec l’age et l’éducation. On peut dire que le contrôle est habituel, naturel à l’homme équilibré.

« Sans cette faculté régulatrice, le cerveau sans frein, sans direction serait en anarchie. Livré à toutes ses impulsions, soumis à toutes ses phobies, ne pouvant ni raisonner, ni juger une idée, devant accepter toutes les impressions de son cerveau inconscient, le malade n’est plus qu’une misérable loque, qui vit pour souffrir… »

Soit il y a une insuffisance du contrôle ou une instabilité.

Une partie des idées ou des impressions ne passe pas au crible du cerveau conscient. La personne jugera, raisonnera d’une façon normale, mais restera sous la domination d’idées ou d’impression qu’elle trouve absurdes ou exagérées, et sur lesquelles sa volonté n’a aucune action.

Lorsque le contrôle est insuffisant, le malade ressentira un vague malaise par la sensation qu’une partie de ses idées lui échappe ou qu’il ne peut suffisamment les définir. Souvent le sentiment de n’être qu’à moitié éveillé, dans une sorte de demi-rêve dont il ne peut sortir, le trouble, l’angoisse même… L’idée non contrôlée subit parfois de véritables déformations, elle exagère, se modifie ou se transforme, sans que le malade en soit conscient. Les sensations, les actes participent aux même défauts.

Tous ces effets de contrôle insuffisant sont assez peu perçus par le patient.

Il est tout aussi certain qu’il existe un contrôle des organes, destiné à assurer leur fonctionnement régulier, tout aussi bien qu’un contrôle cérébral, que tous deux sont soumis aux mêmes lois, régis par les mêmes causes, et qu’ils produisent les mêmes effets, dans leurs domaines respectifs.

Toute défectuosité dans le contrôle cérébral aura donc sa répercussion forcée dans le domaine organique, parfois même le symptôme organique devient le phénomène essentiel de la maladie et les phénomènes psychiques passent au second plan..

Le contrôle cérébral joue donc un rôle capital, lorsqu’il dysfonctionne, une rééducation appropriés lui sera proposée.

La base de la méthode consiste dans l’acte non-réflexif, c’est à dire dans la conscience et la maîtrise non cérébrales des activités sensorielles et spirituelles.

« Avoir conscience d’un acte, ce n’est pas le penser mais le senti »

Vittoz nous apprend tout d’abord à vivre avec notre corps. Cette redécouverte et cette maîtrise de la conscience sensorielle deviennent ensuite le fondement solide et tonifiant de toute la rééducation psychologique qui s’étendra jusqu’à la maîtrise de l’imaginaire, de l’action et de la pensée.

Nous verrons ainsi :

a) l’établissement permanent du contrôle

b) le développement du contrôle

c) le maintien du contrôle, l’équilibre

a) Dans l’établissement du l’état de contrôle le principe est de ré harmoniser la réceptivité et l’émissivité.

Le cerveau humain est un poste émetteur et récepteur. Il est en position de réceptivité quand les perceptions sensorielles y arrivent et en position d’émissivité quand la pensée s’y élabore et s’en dégage. L’alternance de ces deux attitudes, réceptive ou émissive, peut être considérée comme la respiration de la cerveau. Bien que les moments de réceptivité pure soient courts, ils n’en sont pas moins facteur d’équilibre.

Or l’adulte vit dans l’émissivité, il pense davantage qu’il ne sent les actes, ses sentiments… ses idées ne permettant pas à son cerveau de se recharger dans une sensation nette. C’est pourtant dans la réceptivité que le conscient maintient son acuité et de son concours dépend le bon fonctionnement du contrôle cérébral.

C’est pourquoi le Dc Vittoz y attache une si grande importance et en fait le fondement de son système.

Vittoz remet la réceptivité à flot, la ranime et lui rend son rôle de catalyseur dans la mesure où le cerveau adulte en a besoin. Il souligne que cette attitude n’est pas passive mais active. Recevoir, accueillir, posséder une sensation est une expérience vigilante.

Le contrôle cérébral est naturel chez l’homme sain, c’est inné, le filtre est là à la naissance. L’éducation sert à grossir ce filtre (pas assez ou trop)

Le bébé absorbe, il est réceptif jusqu’à +/-2 ans. Il veut attraper un jeu, il pense, il émet.

99 % des patients sont trop dans cette émissivité. Si trop d’émissivité = stress démesuré.

Effet de la réceptivité

La pratique de la réceptivité détermine des effets d’ordre physique et psychiques

– baisse de la tension nerveuse

– libération mentale

– objectivité

– Possession de soi ou encore du monde (nos expériences sensorielles nous appartiennent, elles sont notre bien le plus sûr, richesse que personne ne peut nous enlever)

– La netteté de l’image mentale : la justesse de l’idée tient à la précision des sensations.

Par contre, une superposition constante de l’émissivité et de la réceptivité engendre :

– la fatigue cérébrale, provoquant l’incapacité de concentration, la tension nerveuse ,

le vagabondage, la torpeur, la confusion, l’insomnie

– les troubles psychiques tels que les dépressions, les angoisses, l’obsession,

le dédoublement…

– des désordres psychosomatiques affectant particulièrement le système neuro-végétatif, le tube digestif et les organes génitaux..

b) Le développement du contrôle

L’état d’incontrôle ne se limite pas à la pensée, il peut s’étendre aux sensations, aux actes. Il y a un vagabondage des actes comme il y a un vagabondage de la pensée. Dans ce cas, le doute s’installe, puis l’inquiétude, le manque de confiance en soi. C’est l’état de non-présence qui prédomine dans notre vie.

Vittoz nous propose alors la voie royale des actes conscients, dont il formule ainsi le principe :

* le malade doit être, durant l’acte, absolument présent à ce qu’il fait, cette conscience exacte doit empêcher tout distraction

* dans l’acte conscient, le cerveau doit être uniquement réceptif, sa fonction consiste à enregistrer d’une façon précise l’acte qui s’accomplit, le cerveau doit sentir l’acte, non le penser.

* Il doit prendre l’habitude de bien voir ce qu’il regarde, de bien écouter ce qu’il entends, de bien sentir ce qu’il fait.

Pour ce faire, Trois exercices sont proposés :

La marche consciente : elle consiste à marcher en sentant d’abord le pied droit, puis le pied gauche, appuyé sur le sol, recevant la sensation du sol, puis le corps tout entier qu’accompagne un mouvement harmonieux des bras. C’est une marche qui a le pouvoir de défatiguer car elle met le cerveau au repos.

La lecture à haute voix : c’est le même sentiment de présence, d’être là, d’être à soi, que nous apporte la lecture à haute voix. L’expérience nous montre qu’on ne peut pas lire à haute voix en pensant à autre chose, en étant ailleurs.

Les graphismes : L’exercice consiste à faire en imagination, sur un tableau noir et à l’aide d’un craie blanche, les dessins que le sophrologue propose, en augmentant progressivement la complexité. On peut varier à l’infini.

Toute l’attention du sujet doit être concentrée sur ces dessins. Il doit d’abord faire le dessin, puis le regarder pendant quelques secondes en enfin effacer le tout sans penser à autre chose.

Cet exercice apporte au cerveau une concentration plus grande qui favorise le contrôle. Il lui apprend également à être présent le temps qu’il faut et prolonge ainsi la concentration en fortifiant la faculté d’attention.

c) Le maintien du contrôle : l’équilibre

L’exercice d’élimination  consiste à apprendre au sujet le moyen de faire disparaître une idée de son cerveau. Il faut lui apprendre à se libérer, à oublier, à éliminer, parce que c’est la condition définitive nécessaire au maintien du contrôle, de l’équilibre.

Indications :

– Se recentrer Ici et Maintenant

– Équilibrer émissivité et réceptivité

– Se concentrer

– Mettre le cerveau au repos

– Régénérer le système nerveux

-Éliminer les idées négatives

Aucune Contre-Indication